L'un des rares peuples d'Afrique à avoir résisté à la modernisation: Les Afars
Situé entre l'Éthiopie, Djibouti et l'Érythrée, le désert du Danakil est une mer de sel, de lave, de volcans actifs, de geysers acides. Ici, la chaleur peut grimper jusqu'à 50 °C. Pourtant, dans ce climat infernal, vit un peuple libre qui a appris à dompter le feu.
Les Afar font la différence plusieurs communautés qui se sont diluées dans le monde moderne. Ils ont gardé leurs propres lois, leur système clanique, leurs règles de justice et leurs coutumes, les transmettant de génération en génération.
Depuis des siècles, les Afar extraient à la main, des blocs de sel pur qu'ils transportent à dos de chameaux sur des centaines de kilomètres. Cette activité, appelée la caravane du sel, est un rite autant qu'un travail. Un commerce ancestral encore pratiqué aujourd'hui et qui demeure l'une des principales sources d'économie de ce peuple.
Mais parmi tout ce qui fait des Afar un peuple à part, ce sont leurs cheveux, en particulier ceux des hommes. La coiffure est souvent collective : un frère coiffe l'autre, un père montre à son fils. On transmet les secrets du soin capillaire comme on transmet une sagesse. Les tresses fines et huilées signalent un homme honorable, prêt à se marier. Une coiffure décoiffée ou négligée peut être le signe d'un deuil ou d'une période difficile. Certains motifs signalent l'expérience dans les caravanes du sel. Chez eux, la coiffure est un puissant langage. Un langage d'appartenance, de virilité.
Bien que la communauté soit patriarcale , la femme Afar a une voix. Dans les communautés nomades, elle gère le foyer, influence les décisions, et joue u n rôle central dans la transmission d e la culture. Elle éduque, conseille, soigne. Elle est mémoire vivante. Et même dans les luttes sociales, les femmes Afar s'engagent. Elles sont en effet, loin d'être effacées.
Alors que tant de peuples africains ont été peu à peu happés par les villes, les frontières, la mondialisation, les Afar ont choisi de résister. Ils n'ont pas simplement survécu au désert : ils en ont fait une forteresse culturelle. Leur manière de vivre, de se vêtir.......est un témoignage vivant de ce qu'était et peut encore être l'Afrique dans sa forme la plus pure. En observant les Afar, o n comprend ce que signifie rester soi-même dans un monde qui pousse à se diluer. Et ils nous rappellent que la force d'un peuple n e tient pas seulement à ce qu'il crée, mais à ce qu'il refuse de perdre.